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» En traitant, il y a déjà quelque temps, à la Société géologique de France, des modifications survenues dans une couche de fer hématite, que j’ai eu occasion d’observer près de Sargans, canton de Saint-Gall (Suisse), j’ai été amené, en rappelant un grand nombre de faits analogues que j’ai eu occasion d’observer et que j’ai signalés dans la géologie de la Grèce, à considérer le phénomène de la transmutation des roches sous deux points de vue différens, et à diviser les roches modifiées en deux classes bien distinctes.

» 1o. Celles qui ont été modifiées, soit par l’action prolongée de la chaleur, soit par des actions électro-chimiques, soit enfin par l’action de ces deux causes réunies, lesquelles ont changé les combinaisons ou l’arrangement primitif des molécules entre elles.

» 2o. Les roches qui ont été modifiées par des actions et réactions chimiques, à l’aide d’agens étrangers (tels que des gaz), qui sont venus agir directement sur elles et en changer la nature primitive. C’est dans cette classe de roches modifiées, que la dolomie vient naturellement se ranger.

» La première manière d’envisager la modification des roches, à laquelle le premier j’ai songé, m’a permis d’expliquer comment certaines couches placées au milieu d’autres couches, ont pu se modifier plus que celles-ci, ou même ont pu se modifier complétement, sans que les autres, soit qu’elles fussent en contact, soit qu’elles fussent même à la partie inférieure du terrain, aient quelquefois éprouvé de changement sensible dans leur état primitif et cela sans qu’aucune des couches se soient confondues les unes avec les autres. J’ai émis à ce sujet une opinion qui résulte autant de mes propres observations, que de la manière dont j’envisage les premiers dépôts arénacés qui ont dû se former, à l’époque où les eaux commençaient à se condenser à la surface de la terre, et que bien des personnes pourront peut-être regarder comme une hérésie, mais qui, je n’en doute pas, sera bientôt partagée par tous les bons esprits, savoir, que toutes les roches stratifiées, sans en excepter ni les gneiss, ni les micaschistes, ni les schistes argileux, etc., ont été primitivement des roches de sédiment, formées par voie d’agrégation mécanique, lesquelles n’ont acquis les caractères de cristallinité qui les distinguent aujourd’hui, que par suite des modifications qu’elles ont subies, postérieurement à leur dépôt.

» On conçoit, au contraire, d’après le second mode de modification des roches, que dans le plus grand nombre de cas, toutes les couches se soient confondues de manière à ne plus présenter qu’une seule et même masse sans stratification distincte, comme par exemple la dolomie, certains ter-