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point ; mais les glaces solides empêchent en ce moment toute espèce de navigation sur la côte septentrionale de l’Islande.

» L’Histoire Naturelle n’a point été négligée, malgré les contrariétés de toute espèce que nous avons éprouvées, M. Robert, mon compagnon de voyage, et moi. Nos collections en Zoologie, Minéralogie, Botanique, etc., sont nombreuses, et contiennent des faits qui seront précieux pour la science. Au nombre des animaux se trouve le squalus glacialis, nommé par les Islandais Hâkall, qui n’a pas moins de 15 pieds de long.

» À bord de la Recherche, mon second, M. Le Guillou, recueille, décrit et dessine, avec beaucoup de zèle et de talent, tout ce qui lui tombe sous la main. Notre expédition étant ainsi moitié terrestre et moitié nautique, n’en sera que plus utile aux savans. Je m’occupe aussi, avec soin, de tout ce qui est relatif à l’étude de l’homme.

» Le baromètre que je portais avec moi à terre s’est brisé de bonne heure ; mais je multiplie les observations thermométriques aux heures les plus convenables. Je prends la température de l’air, celle des sources, des rivières, de la mer et des cabanes islandaises (sous le point de vue médical). Dans notre ascension au sommet du Snœfiells Jôkul, l’un des glaciers les plus célèbres de l’Islande, le thermomètre centigrade, qui était à +14°,3 à Olafsvik, s’est abaissé au sommet jusqu’à +3°,3.

» Après un grain violent du N.-O., le baromètre a varié de 18 millimètres en quelques heures, le 15 juin.

» Je vais continuer ma course vers le cap Nord ; de là je traverserai l’intérieur de l’Islande, et visiterai Thingvalla, le Geyser, et l’Hékla, et me rendrai enfin à Reykiavik, où le capitaine Tréhouart viendra me reprendre vers le 20 du mois d’août, à moins d’accidens. »

M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, qui a reçu aussi, de son côté, deux lettres de M. Gaimard, datées également d’Olafsvik, en Islande, mais des 6 et 7 juillet, ajoute que ce naturaliste, n’imitant point en cela la plupart des voyageurs, qui ont beaucoup trop négligé ce genre d’observations, étudie et recueille les animaux domestiques du pays. Déjà même il compte pouvoir ramener en France le cheval, le mouton et le chien d’Islande, races fort intéressantes, et qui toutes, à l’exception du mouton, sont encore inconnues.