Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/239

Cette page a été validée par deux contributeurs.

un peu obliquement sous la partie cornée de la jambe, entre elles et les muscles de cette partie, et dans une connexion certaine avec la masse qui la remplit, puisque le mouvement dont l’origine est à la partie supérieure de la jambe se transmet jusqu’à la moitié au moins de la longueur de cette partie. On peut également assurer que ce n’est pas un organe pulsant, c’est-à-dire se contractant sur un fluide qu’il contiendrait pour le chasser, et revenant à son état primitif de dilatation. Ainsi, comme le pense M. le docteur Behn, ce serait plutôt une sorte de petite membrane diaphragmatiforme obliquement placée, et se mouvant sans doute par des muscles à l’origine de l’intervalle cutanéo-musculaire de la jambe.

» Y a-t-il quelque relation entre les mouvemens de cette partie et ceux du vaisseau dorsal ? C’est encore une question à laquelle M. Behn répond négativement. En effet, comme il vient d’être dit, la nature du mouvement de cet organe est certainement valvulaire, tandis que celui du vaisseau dorsal est évidemment pulsant. Aussi n’y a-t-il aucun isochronisme entre leurs mouvemens, comme M. Behn a pu s’en assurer en examinant à la fois le cœur et la patte du même individu, sur lequel celle-ci avait été arrachée.

» Maintenant à quoi peut servir cet organe battant ou valvulaire ? N’aurait-il pas quelque action sur la circulation des fluides contenus dans la patte ? c’est ce que pense M. le docteur Behn. Il croit, en effet, avoir remarqué dans les globules immergés dans le fluide qui remplit l’espace cutanéo-musculaire, un double courant, l’un centrifuge, suivant le bord externe de la jambe, l’autre centripète, longeant le bord opposé ; courans qui seraient saccadés comme le voudrait celui de l’organe producteur. Ce dernier fait a encore été confirmé, mais en partie seulement par votre rapporteur ; car, pour le reste, nous pensons avoir plutôt vu le contraire, c’est-à-dire que pendant que des granules, suspendus dans le fluide, semblent poussés par saccades de la base du membre à son extrémité, d’autres en reviennent, mais ni les uns ni les autres dans un ordre quelconque et sans qu’on puisse admettre une force a tergo des uns à l’égard des autres. Il nous a donc paru que si le mouvement de l’organe valvulaire a une influence sur celui des globules du fluide sanguin, ce ne peut être qu’à la manière des instrumens que l’on emploie dans les arts pour obtenir un mélange plus intime et plus rapide entre des liquides de nature différente. Nous sommes d’autant moins portés à admettre l’hypothèse émise, il est vrai, avec le doute convenable, par M. le docteur Behn, que nous avons pu lui montrer que dans le tissu cellulaire qui entoure le vaisseau dorsal,