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secteur nouveau. Celui-ci sembla, dès l’abord, devoir être appelé nouveau, à cause de son éclat vraiment extraordinaire, de la parfaite netteté des deux rayons qui le terminaient, et de sa grande ouverture angulaire, laquelle dépassait certainement 90°. MM. de Humboldt et Mathieu voulurent bien s’associer à ces observations.

Dans la soirée de ce même jour (vendredi 16, à 8 heures), M. Arago essaya, de concert avec les élèves de l’Observatoire, de déterminer l’amplitude réelle du secteur et sa position. Les résultats de ces mesures seront publiés en temps et lieu.

Le samedi, 17, à pareille heure, les mêmes observations furent répétées. Le secteur existait encore ; ses formes et sa direction ne paraissaient pas notablement changées, mais la lumière était plus affaiblie que l’état de l’air ne semblait le comporter.

Le dimanche, 18, par un ciel d’une pureté vraiment remarquable, la lumière cométaire et celle de la queue, considérées dans leur ensemble, parurent avoir éprouvé, comparées à celles du vendredi, un affaiblissement très sensible. M. Arago annonce que sur ce point délicat, son opinion se trouve corroborée par la décision unanime et parfaitement décidée de MM. de Humbolt, Mathieu, Eug. Bouvard et Plantamour. L’affaiblissement du secteur lui-même se déduit d’ailleurs, avec plus d’évidence encore, des difficultés qu’on éprouva à déterminer son orientation, son ouverture angulaire et ses dimensions rectilignes, à l’aide de divers micromètres appliqués à la lunette de l’équatorial.

M. Arago déclare qu’en faisant, dès aujourd’hui, cette communication verbale à l’Académie, il a surtout voulu appeler l’attention des astronomes sur des changemens physiques bien étranges, et qui leur échapperaient si, comme jadis, ils se contentaient de diriger sur la comète actuelle des télescopes armés de faibles grossissemens. Au surplus, a-t-il ajouté, je ne manquerai pas de faire connaître, et les résultats des nouvelles observations que l’état du ciel nous permettra de faire, et les conséquences qui pourront s’en déduire, aussitôt qu’elles auront quelque certitude. »