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Quant à l’idée qu’il y ait au-delà d’Uranus une planète dont l’action serait la cause de certaines discordances entre les résultats du calcul et ceux de l’observation, M. de Pontécoulant remarque qu’avant de créer ce nouveau corps, il eut été bon de s’assurer qu’il reste, en effet, dans la marche de l’astre quelque anomalie à expliquer ; or, jusqu’à présent, dit-il, si quelque chose a droit d’étonner, c’est la coïncidence vraiment extraordinaire de l’orbite réelle avec l’orbite théorique.

Météorologie.

M. Arago dépose sur le bureau, au nom de M. le conseiller Brandes, présent à la séance, le tableau des observations horaires de température de l’air faites à Salzufeln. M. Arago demande à l’Académie la permission de revenir sur ce travail dans la prochaine séance.

Astronomie.Changements physiques dans la tête de la comète de Halley.

« M. Arago rend compte, en ces termes, de quelques changemens physiques qui se sont manifestés dans la tête de la comète de Halley.

» Jeudi dernier, 15 octobre, vers les 7 heures du soir, temps vrai, M. Arago ayant dirigé la grande lunette de l’Observatoire, armée d’un fort grossissement, sur la tête de la comète, y aperçut, un tant soit peu au sud du point diamétralement opposé à la queue, un secteur compris entre deux lignes dirigées vers le centre du noyau, et dont la lumière surpassait notablement celle de tout le reste de la nébulosité. Les deux rayons, limites de ce secteur, étaient assez bien définis, mais faibles. Il fallait, pour les apercevoir, s’aider d’un procédé bien connu des astronomes praticiens : il fallait donner à la lunette un léger mouvement d’oscillation. L’existence de ce secteur paraissant pouvoir conduire à une conclusion certaine sur la question importante du mouvement de rotation de la nébulosité, M. Arago crut nécessaire de s’assurer, par tous les moyens possibles, que ce n’était pas une illusion. Il examina donc le phénomène avec différens grossissemens, avec diverses lunettes, sans cesser de le voir ; M. Mathieu et les élèves astronomes attachés à l’Observatoire, MM. Eug. Bouvard, Laugier et Plantamour, se convainquirent également de sa réalité.

» Le lendemain, vendredi, 16, après le coucher du soleil, on reconnut qu’il n’existait plus de traces de secteur lumineux à la place où celui du jeudi s’était montré ; mais sur une autre partie de la nébulosité, au nord, cette fois, du point diamétralement opposé à l’axe de la queue, il s’était formé un