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» Depuis que j’ai quitté Smyrne, j’ai visité Téos, le temple d’Apollon Didyme, Iassus, Cos, Cnide, Telmissus, Patare, Adalia, Perga, Halicarnasse, Bargylia, Mylassa, Héraclée de Latmus, Milet, Priene, Néapolis, Samos et Chio.

» La découverte du golfe et de la ville de Bargylia est d’une grande importance. Aurait-on cru qu’il fût possible de découvrir dans la Méditerranée un golfe égal en grandeur à celui de la Sude, et un port six fois grand comme celui de Marseille, près desquels les navires ont passé mille fois sans les soupçonner ? Ils ne se trouvent cependant sur aucune carte.

» Chandler avait cherché vainement la position de Bargylia : j’ai été plus heureux que lui. Elle se place incontestablement à six lieues O.N.N.O de Cariandre, patrie de Scylax. J’ai aussi fixé la position de Perga, que j’avais soupçonnée l’an dernier, et où j’ai trouvé des monumens qui surpassent tout ce que j’ai vu jusqu’à ce jour, par leur style original et leur conservation. Mais le peu de temps que m’a laissé l’amiral ne m’a pas permis de dessiner un seul de ces monumens ; à peine ai-je eu le loisir de parcourir la ville.

» J’ai pu déterminer la direction du tremblement de terre qui a renversé Téos et le temple d’Apollon Didyme. Trois colonnes de ce temple sont encore debout ; les autres sont abattues, toutes dans la même direction, et leurs tambours sont couchés sur terre appuyés l’un sur l’autre comme une pile d’écus. Il est évident que tout le monument est tombé à la fois dans cette catastrophe qui date au moins de deux mille ans. »

Astronomie.Comète de Halley. Lettre de M. de Pontécoulant à M. Arago, en réponse aux doutes élevés par M. Valz sur l’exactitude de ses calculs.

M. de Pontécoulant réfute en ces termes l’assertion consignée dans la lettre de M. Valz, que les attractions de Mars et de Vénus ont pu avoir une influence sensible sur l’arrivée de la comète de Halley à son périhélie.

« Dans mon Mémoire, page 71, je disais : « Nous nous sommes assurés que les autres planètes (Vénus et Mars) n’auront sur la marche de la comète aucune influence sensible. » La petitesse de la masse de Mars ne permet pas de croire que son action puisse altérer d’un jour l’époque du passage, et quant à l’action de Vénus, qui s’est trouvée très voisine de la comète en 1759, j’ai reconnu par le calcul, que les altérations assez considérables en plus et en moins qui en résultent dans le moyen mouvement, se compensent de telle sorte que l’altération totale est tout-à-fait insignifiante. Ce calcul a été présenté il y a six mois au Bureau des Longitudes. »