M. Arago présente trois anguilles provenant d’un puits artésien, qui lui ont été remises par M. Girardin, très habile professeur de chimie industrielle, à Rouen ; il montre, par diverses considérations, combien ce fait mérite d’être approfondi. L’Académie autorise les secrétaires à prier en son nom M. Girardin de vouloir bien donner suite à sa curieuse observation.
Voici un extrait de la lettre de M. le professeur de Rouen à M. Arago.
« Vous savez que M. Mulot, sondeur-mécanicien, a foré avec un très grand soin deux puits, à Elbeuf, l’un chez M. J. Lambert, l’autre chez M. Prieur-Quesné, fabricant de drap. Ces puits, à peu de distance de la Seine, et assez rapprochés l’un de l’autre, sont remarquables par le volume et la pureté de l’eau qu’ils fournissent. Ils sont à la même profondeur de 149m,40. La nappe qui les alimente, et qui doit être la même, se trouve dans les sables verts et gris, inférieurs à la craie.
» Les couches traversées par la sonde sont absolument semblables dans les deux localités. La formation de craie a la même épaisseur, de 121m,95.
» Voici la quantité d’eau fournie par ces puits.
À fleur du sol |
300000 | litres en 24 heures. |
À 8m,32 au-dessus du sol, hauteur à laquelle on le fait couler ordinairement |
180000 | id. |
À 21m,76, plus de |
50000 | id. |
L’eau peut être élevée de 26 à 32m,50 au-dessus du sol. |
À 1m au-dessus du sol |
500000 | litres en 24 heures. |
À 10m |
350000 | id. |
À 20m |
200000 | id. |
On l’a fait couler à 23m ; mais il a été impossible de mesurer la quantité d’eau qu’il fournissait à cette grande élévation.
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L’eau peut être élevée à 32m,50 au-dessus du sol. La hauteur à laquelle on la fait couler ordinairement est de 5m.
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» On a trouvé, en creusant ces deux puits, une nappe d’eau d’infiltration peu abondante, à 6m,49, et une seconde très abondante entre 11 et 12 mètres au-dessous du sol.
» L’eau de ces puits est très bonne, peu calcaire ; sa température est de 16° centigrades. Je vous ferai connaître plus tard sa composition chimique.