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» Si l’on recherche dans les tableaux que nous avons sous les yeux la manière dont se comportent les diverses professions de la vie sociale, soit pour être en aide, soit pour faire obstacle au développement de la pierre, on ne parvient à aucun enseignement explicite, on n’arrive à nul résultat concluant. On trouve en effet que la maladie a été rencontrée à peu près également sur des individus appartenant à tous les états ; et cela en raison de la population relative des différentes professions. Sans doute, on compte un plus grand nombre de calculeux dans les classes malaisées ; mais c’est que d’une part ces classes sont par malheur les plus nombreuses ; et d’autre part, c’est malheureusement aussi sur ces classes que pèsent davantage toutes les charges de la vie matérielle, les maladies surtout.

» Les conclusions auxquelles M. Civiale est arrivé, quant aux professions, deviennent à peu près les conclusions qui se rapportent à l’influence des climats. Les calculs de la vessie ont été observés d’une manière presque égale dans tous les pays. Les assertions contrairement émises se trouvent entachées d’exagération ou de fausseté. Il est vrai que plusieurs circonstances, ou inaperçues ou mal appréciées, ont pu contribuer à propager cette erreur. Il suffit que par un motif quelconque l’attention générale soit plus vivement portée là ou là sur une maladie pour que sur ce point les exemples qui en sont mis en évidence prennent un notable accroissement. Du vivant de l’illustre lithotomiste Raw, par exemple, on pouvait croire que la pierre était une maladie très commune en Hollande, d’après le nombre considérable d’opérations qui se faisaient alors à l’hôpital d’Amsterdam. Après la mort de Raw, le nombre des opérés diminua de plus de moitié ; et ce nombre se trouve réduit aujourd’hui à un tiers environ. C’est ainsi que les grandes et utiles institutions qui se sont tant multipliées sous nos yeux en faveur des aliénés, et que les nombreux établissemens créés pour le traitement des déviations de la taille ont révélé un grand nombre de maladies de ce genre qui seraient restées inaperçues sans cela.

» Plusieurs autres déductions pratiques non moins curieuses semblent naître du dépouillement des faits accumulés dans les tableaux qui nous occupent.

» La matière calculeuse qui s’agglomère dans la vessie sous l’influence d’un catarrhe chronique ou de quelque autre maladie prolongée des organes génito-urinaires, se compose le plus souvent de phosphates calcaires, ou de phosphates ammoniaco-magnésiens. Toutefois, il faut bien reconnaître aussi qu’à leur tour les calculs donnent également naissance