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que des enfans de calculeux ont été atteints à leur tour de la pierre ; mais les faits de cette catégorie ont pour antagonistes puissans les faits bien plus nombreux encore de la catégorie contraire. Dans les premiers cas, d’ailleurs, on trouve cette considération pressante que la maladie a pu se développer chez les enfans sous l’influence des mêmes circonstances qui l’avaient produite d’emblée chez les parens ou les aïeux et conséquemment en dehors de toute voie héréditaire. Du reste, pour éclairer autant qu’il est désirable cette question, il faudrait pouvoir mettre en regard et sur une grande échelle la proportion relative des calculeux dont les parens ont eu la pierre et le nombre proportionnel des calculeux de la condition opposée ; mais les données manquent à de tels éclaircissemens.

» Les calculs de la vessie, on le sait depuis long-temps, sont infiniment moins fréquens chez les femmes que chez les hommes. Chez les femmes aussi, les chances de succès après l’opération, sont bien plus favorables. Les résultats de nombre obtenus à cet égard tendent à prouver que sur une quantité égale d’opérations, on perd moitié moins de femmes que d’hommes.

» L’étude approfondie des causes capables de produire la pierre infirme les nombreuses assertions émises par rapport à l’influence de divers alimens et de certaines boissons que l’on s’était trop hâté de proclamer aptes à engendrer la maladie. Quelles que soient les recherches, tout est obscurité, tout reste incertitude à cet égard.

» Les rapports numériques établis quant aux principales époques de la vie que cette maladie afflige plus spécialement, apprennent que plus de la moitié des calculeux n’ont pas dépassé la 14e année de leur âge : dans les hôpitaux de Lyon, dit Poutéan, on taille sept à huit enfans contre un adulte. Cette proposition n’est cependant pas vraie dans toutes les localités. Tandis qu’on la trouve portée jusqu’à la plus convaincante démonstration pour le Wurtemberg, pour les montagnes de la Lorraine et du Barrois, pour le versant des Alpes qui confine à l’Italie, pour quelques comtés de l’Angleterre, etc., il semble au contraire que dans d’autres localités, et, par exemple, dans les pays très chauds ou très froids les adultes et les vieillards soient plus exposés à cette affection. Ajoutons que partout les enfans calculeux appartiennent presque exclusivement à la classe indigente, tandis que les calculeux, tant adultes que vieillards, se trouvent assez également répartis entre les diverses classes de la société. Presque toujours aussi les enfans sont exempts des lésions génito-urinaires qui affligent si cruellement les calculeux des autres âges.