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rieure, je vis l’apparence d’un orifice. Cependant, comme cette vision m’arrivait à travers la substance de l’anneau, je suspendis tout jugement. Mais à peu de jours de là, le hasard m’ayant livré une coupe qui passait tout juste par l’axe d’un tube annulaire, les deux bouts de chaque moitié postérieure m’offrirent cette fois, avec divers accidens, un orifice si bien éclairé et si nettement circonscrit par une paroi de notable épaisseur, que force fut que je reconnusse que les anneaux étaient creux. Ce nonobstant, je ne prétends pas que partout où se trouvent des anneaux, des bandes, des filets, des mamelons, il y ait de nécessité des cavités internes qui y correspondent. Ici sans doute, comme ailleurs, il n’est pas rare que pour des organes de même origine, la nature, dans telles espèces, arrête la forme définitive à un point qu’elle dépasse plus ou moins dans d’autres espèces. »

M. Mohl, comme on l’a vu précédemment, admet dans la structure végétale, deux substances différentes, savoir : des grains de nature celluleuse (ce sont les mamelons qui couvrent les membranes), et une matière gélatineuse qui enchasse les grains et leur donne une base membraneuse. Selon M. Mirbel, la meilleure réfutation de cette opinion, laquelle, si elle était fondée, renverserait sa théorie de la Monorgagénie végétale, est la preuve directe que la substance dont est formée la paroi utriculaire, suffit à tout et que la place manque pour l’emploi de la substance gélatineuse. Pour obtenir cette démonstration, il fit enfoncer en terre une bouture de racine de Maclura aurantiaca, jusqu’à 2 lignes au-dessous de la coupe supérieure, et elle fut recouverte d’une petite cloche de verre. Huit jours après, il vit suinter de la coupe supérieure entre l’écorce et le bois, une matière qui était évidemment du cambium. Dans les jours suivans, le cambium forma tout autour du bois un petit bourrelet blanchâtre, ferme, inégal, mamelonné, frangé. Examiné au microscope, ce bourrelet offrit des utricules incolores, diaphanes, remplies d’air, entassées les unes sur les autres et réunies en un tissu continu. Nul indice d’utricules allongées ou de tubes, qui sont également des utricules allongées, n’apparaissaient encore. La double paroi, limite respective des utricules contiguës, était si mince que sa tranche, sous les plus fortes lentilles, ne laissait voir qu’une ligne noire d’une extrême finesse. Là, certainement, dit l’auteur, point d’espace pour loger la matière gélatineuse. Le bourrelet circulaire s’accrut incessamment par l’advention d’utricules naissantes qui surmontèrent les vieilles ou s’interposèrent entre elles ; et bientôt, à la surface de cette masse utriculaire parurent de petites taches verdâtres qui correspondaient dans l’in-