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qu’il était d’ailleurs naturel de s’y attendre, tous les mouvemens que la pointe nord présente dans notre hémisphère. De nombreux tremblemens de terre n’ont altéré le phénomène qu’en faisant osciller momentanément l’aiguille à la manière d’un pendule. M. Gay compte se rendre prochainement à Payta, entre l’équateur magnétique et l’équateur terrestre, et y séjourner assez long-temps pour résoudre définitivement cette question que M. Arago a soulevée : quel est celui de ces deux équateurs le long duquel il n’y a pas de variation diurne de l’aiguille aimantée ?

Physique terrestre.Puits artésien.

M. Héricart de Thury transmet à M. Arago quelques détails sur un nouveau puits artésien que M. Mulot vient de forer à Cangé, sur le Cher, dans une terre de M. Desbassins de Richemont.

Parvenu à 68 mètres (210 pieds) de profondeur, le puits fournissait déjà 600 litres d’eau jaillissante à la minute ;

À 121 mètres (375 pieds), le produit était de 1000 litres ;

À 126 mètres (390 pieds), on obtint 2500 litres ;

Quelques pieds plus bas, le puits vomit plus de 4000 litres d’eau et de sable vert à la minute. C’est plus de 6000 mètres cubes en 24 heures, ou plus de 300 pouces de fontainier.

Art des constructions. — Pont suspendu de Fribourg (Suisse).

Nous sommes heureux qu’un des articles de la correspondance de l’Académie, nous autorise à consigner ici quelques détails sur la construction vraiment remarquable du pont de Fribourg.

La ville de Fribourg est bâtie sur la rive gauche de la Sarine. Cette petite rivière a ses deux bords très escarpés ; leur hauteur au-dessus du lit est d’environ 200 pieds. Les voyageurs qui se rendaient de Berne à Fribourg, avaient donc à descendre une colline de 200 pieds de hauteur pour atteindre un petit pont en bois jeté sur la rivière, et à gravir, immédiatement après, une nouvelle pente de même hauteur pour arriver au centre de la ville. La traversée de Fribourg, en voiture, était alors de près d’une heure.

Ces difficultés, ces retards, semblaient la conséquence irrémédiable des localités, lorsque des esprits hardis imaginèrent qu’il serait possible d’exécuter un pont suspendu qui unirait les sommités des deux côteaux entre lesquels coule la Sarine. Le pont devait passer sur une grande partie de la ville. Ce projet semblait une véritable utopie ; néanmoins, les auto-