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dionale du golfe de Breidifiordur, et les points qui séparent ce golfe de la côte nord de l’Islande.

» Laissant à Melar le gros bagage et quatre chevaux, et sans tenir compte des difficultés et des dangers dont on me menaçait, je me dirigeai vers la partie septentrionale de l’île. J’explorai successivement et avec le plus grand soin plusieurs golfes qui étaient alors encombrés de glaçons. Ici les routes étaient par fois plus mauvaises et véritablement plus difficiles que celles que j’avais déjà parcourues. J’acquis la conviction que la Lilloise n’a pas fait naufrage sur les côtes d’Islande.

» Il ne me restait donc plus qu’à rejoindre M. le capitaine Tréhouart qui m’avait donné rendez-vous à Reykiavik vers le 20 du mois d’août. Je pris la route la plus longue et la moins fréquentée, mais en même temps celle qui offrait le plus d’intérêt sous le rapport des sciences naturelles. Au nombre des lieux les plus remarquables que j’ai visités, se trouve le Geisir et le Strockur, les deux plus beaux phénomènes peut-être qui existent sur le globe, enfin le mont Hékla, etc. Le 19 août j’arrivai à Reykiavik après avoir terminé une excursion de soixante-quinze jours, qui a été faite dans les circonstances les plus défavorables.

» Malgré les contrariétés de tout genre que nous avons éprouvées, les collections faites par mon compagnon de voyage, M. Robert, et par moi, sont les suivantes :

» Quarante bariques ou caisses contenant, surtout dans l’alcool, un nombre très considérable d’animaux divers ; 5 à 600 plantes ; environ 3000 échantillons géologiques ; 191 dessins de zoologie, botanique, géologie, paysages, costumes, instrumens, etc. ; 11 animaux vivans, tels que chevaux, moutons, chiens, renards, aigle, gerfault ; un grand nombre de livres islandais pour la Bibliothèque royale (les plus précieux d’entre eux m’ont été donnés en cadeau par les hommes les plus recommandables de l’Islande) ; des vêtemens, instrumens, ornemens de prix, objets de curiosité, etc., pour le Musée naval.

» Tels sont les principaux résultats, malheureux et accessoires, d’une expédition terrestre dont j’avais la direction, en même temps que je remplissais les fonctions de zoologiste et de médecin, et dont M. Robert, plein de zèle et de talent, était à la fois le peintre, le botaniste et le géologue.

» J’ai recueilli en outre de nombreux documens sur l’histoire, la langue, les maladies, la statistique, la météorologie de l’Islande, etc. Vous serez content, je l’espère, des observations de météorologie qui ont été faites à