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mêmes méritent quelque attention. Un chapitre est consacré à la matière trouvée dans l’opium, en 1826, par M. Dublanc. Cette matière, suivant M. Pelletier, serait un mélange de méconine et de codéïne.

En essayant d’extraire la morphine à l’aide de la chaux, l’auteur du mémoire retrouve la substance qu’il appelle para-morphine, parce que sa composition chimique est précisément celle de la morphine, dont elle diffère, au reste, en ce qu’elle ne rougit pas par l’acide nitrique concentré ; en ce qu’elle ne forme pas de sels cristallisables avec les acides ; en ce qu’elle ne devient pas bleue par les sels de fer.

M. Pelletier a fait l’analyse d’un opium que le général Lamarque avait recueilli dans sa terre d’Eyrès, département des Landes. Il y a trouvé la morphine en plus grande proportion que dans l’opium d’Orient, tandis que la narcotine n’y existe pas. Cette disparition complète d’un principe immédiat, est de nature à intéresser les physiologistes ; mais elle ne pourra nuire à la valeur commerciale de l’opium du midi de la France, car, en Pharmacie, on cherche, tant qu’on peut, à dépouiller l’extrait d’opium de narcotine.

La narcéïne sur laquelle l’auteur promet de plus amples recherches, a comme l’amidon, la propriété de colorer l’iode en bleu.

Le dernier chapitre du mémoire de M. Pelletier, est relatif à une substance que ce chimiste appelle pseudo-morphine à cause qu’elle jouit des deux propriétés les plus caractéristiques de la morphine, savoir, celle de rougir par l’acide nitrique, et la propriété de devenir bleue par les sels de fer. La pseudo-morphine n’est pas vénéneuse. L’analyse chimique y a fait trouver : 52,7 de carbone ; 5,8 d’hydrogène ; 4,1 d’azote et 37,4 d’oxigène. Il y a ici, environ un quart de moins de carbone que dans la morphine et le double d’oxigène.

Chimie pharmaceutique. — Mémoire sur la préparation de tous les extraits pharmaceutiques par la méthode de déplacement, au moyen d’un appareil approuvé par l’École de Pharmacie ; suivi d’un tableau donnant exactement les quantités d’extraits fournies par chaque plante ; par M. Dausse.
(L’auteur présente ce mémoire pour le concours Montyon.)

M. Dausse ne décrit pas dans son mémoire le procédé qu’il emploie ; il le fera fonctionner sous les yeux des commissaires de l’Académie. L’auteur voudrait que les médecins ordonnassent seulement des extraits secs,