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comptes rendus de l’académie des inscriptions

qui garantissent *skend-. Il s’agit d’une racine où la forme expressive n’est pas rare ; le védique a ici des intensifs, kániṣkan et caniṣkadat, en face de skándati, rarement attesté.

Candeo est surprenant en face de skr. candráḥ « brillant », qui suppose *kend-. Il n’est donc pas accidentel qu’on ait maereō en face de miser (dont l’s est énigmatique ).

Le cas de caedō est remarquable. Car, à côté de la forme caed- dont le vocalisme est populaire, expressif, le latin a scindō, mot du vocabulaire normal, répondant au type archaïque du sk. chintti « il coupe ». Le grec a une forme expressive à χ : σχίζω (kh se retrouve dans le groupe, ici expressif, de sk. khidati « il déchire », à côté de skhidáti. Le caractère technique de σχίζω ressort de σχίζα « éclat de bois », σχινδαλμός écharde », etc.

Le cas de latin spargo est remarquable : ce verbe appartient à une forme élargie de la racine *sper- « disperser » qui figure souvent avec les formes à occlusive aspirée : le grec a σπαίρω, σπείρω et σφυρόν, le sanskrit sphuráti, l’arménien sphiṛ « disséminé » et p‘arat « éparpillé », et le vocalisme a se retrouve peut-être dans gr. σπαργᾶν « se gonfler », à côté de σφαράγειν. Le flottement grec ἀσπαράγειν et ἀσφαράγειν « jeune pousse » est remarquable. Le vocalisme aberrant a est ici l’un des procédés employés pour donner au mot un caractère expressif.


APPENDICE

RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE L’ÉCOLE ARCHÉOLOGIQUE DE JÉRUSALEM PENDANT L’ANNÉE 1926-1927 PAR M. EDMOND POTTIER ; LU DANS LA SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1928.

J’analyserai, comme je l’ai fait dans mes précédents rap-