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perdra jamais l’espérance de recouvrer, sur une terre jonchée de cadavres, les biens immenses qu’un coupable charlatanisme avoit extorqué à la pieuse imbécillité.

Ces jongleurs te persuadent que la religion est le frein du peuple ; que l’épouventail des châtimens célestes, est la sauve garde des propriétés. C’est ainsi que leur fourberie attribue aux opinions fanatiques cette harmonie sociale, dont l’action des lois humaines est l’unique principe. Qu’on supprime, pour un instant, cette action, ou plutôt qu’on autorise les jurés d’accusation à composer avec les crimes de toute espèce, comme le font les soi-disans mandataires de l’Être-Suprême, qu’un confitéor, un acte de contrition, un rozaire, ou telle autre pénitence, remplace la guillotine, et l’on s’assurera, par une fatale expérience, si de pareils moyens sont propres à épouvanter les brigands. Celui qui ne craint pas le glaive inexorable de la justice des hommes, peut-il être arrêté par les menaces d’une religion qui présente des accomodemens si doux et si faciles, par une religion que ses ministres ont dégradée par leurs vices, par leurs forfaits, et dont la