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retentissent de mille pétitions qui demandent ta déchéance, et la classe, pour laquelle seule tu veux régner t’oublie dans le tourbillon des plaisirs au lieu d’exprimer hautement l’intérêt que tu crois lui inspirer. Apprends que les millionnaires pour lesquels tu te sacrifie, et dont, certes, nous n’enchaînons ni la plume ni la langue, ne donneroient pas un écu pour détourner l’orage qui gronde sur ta tête.

Louis, nous t’aimons encore ; notre cœur, que les richesses n’ont point corrompu, est le foyer de la piété filiale et le temple de toutes les vertus. Repousse les insinuations perfides de l’aristocratie, ouvre nous tes bras paternels ; un père doit-il rougir d’embrasser ses enfans, parce qu’ils ne portent pas les livrées du luxe, parce qu’ils s offrent à ses regards, dans une demi nudité qui les honore ?

Éloigne de ta présence ces Prêtres, ces Tartuffes Clémentins, dont le barbare égoïsme veut éterniser l’enfance et l’esclavage du genre humain. Les monstres ! Ce n’étoit pas assés pour eux d’avoir entouré ton berceau des préjugés, des erreurs qui, de tout temps, ont subjugué l’ignorance, ils veulent encore lutter contre l’ascendant de la raison universelle, en perpétuant l’aveuglement du chef de la nation. Tant que ta crédulité sera le point de ralliement du fanatisme, la féroce ambition de ces tigres altérés de sang, ne