aristocrates et les modérés qui, pour dévorer
la liste civile, vantent leur bravoure et leur
dévouement ne sont que des thersites[ws 1] dont
la perfidie égale la lâcheté. L’or que cette
tourbe d’intrigans a l’art de t’excroquer, sous
prétexte d’influencer l’opinion publique,
n’arrive jamais à son adresse et ne sert
qu’à entretenir les vices de ces plats valets.
Aujourd’hui les mendians de la cour sont
à tes pieds, demain ils ramperont devant
ton successeur et l’entraîneront à son tour
dans l’abîme qu’ils ont creusé sous tes pas.
Qu’elle image ! pourquoi faut-il que le Roi, le
plus trompé de l’univers, meconnoisse la voix
de la seule portion qui l’idolâtre ! Devroit-il
ignorer que l’amour méprisé se change en
haine ? Nous respecterons tes jours, nous ferons
plus ; nous les défendrons contre les brigands
de tous les partis qui nous calomnient. Mais ton
Diadême passera dans des mains plus dignes
de le posséder. Notre représentant sera investi
de la puissance suprême ; la générosité,
comme l’amour d’une nation libre, ne connoît
point de bornes ; puisse-t-il, plus sage et moins
faible que toi, connoître le secret de la force
publique, et écarter de lui les prétendus
honnêtes-gens, qui ont le privilège exclusif de
tromper et d’assassiner les Rois !… Son
bonheur excitera tes regrets et ton désespoir,
puisque nous le comblerons des biens que notre
cœur eût aimé à répandre sur toi.
Infortuné Monarque, vois comme tes faux amis t’abandonnent ! Les voutes du sanctuaire des lois