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Les aristocrates, dont les vues sont aussi Opposées à tes intérêts qu’aux nôtres, nous calomnient et nous représentent comme des antropophages ; ils soudoient des mercenaires pour faire crier à bas le veto, ils stipendient des écrivains incendiaires pour prêcher le régicide et rendre la constitution odieuse, en la travestissant en furie. Le double but de ces écrits, que nos cœurs désavouent, est de légitimer la cause des soi-disant libérateurs de la France, et de t’aigrir contre la portion de ton peuple, que ton mépris réduit au désespoir. Songe que cette portion, qui compose au moins deux millions d’hommes armés, est en état de pulvériser tous les despotes et leurs satellites, et que la tyrannie ne trouvera, dans ses apôtres secrets, qui sont restés en France, que des êtres efféminés, des spectateurs oisifs, dont la pusillanimité et la sollicitude sur le sort de leurs propriétés neutralisera la force, et empêchera la coalition. Il ne faut, au contraire, pour mettre en mouvement la masse imposante des vrais soutiens de la monarchie, des dépositaires fidèles de l’honneur national, que l’intervalle qui sépare l’éclair de la foudre, tandis qu’un mois suffiront à peine pour arracher à