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Scène iii

Le Directeur, seul, puis L’Économe

Le Directeur. — Pas un mot de révolte, pas une plainte. Il y en a qui seraient dans l’admiration, moi, je ne vois là-dedans que l’abrutissement religieux. (Il sonne, entre l’économe.) Veuillez préparer de suite le compte de Mlle Alice ?

L’Économe. — Oh ! monsieur le directeur.

Le Directeur. — Je vous ai dit que je n’étais pas comme les autres, moi, et que du moment que le devoir parle rien ne saurait m’arrêter.

L’Économe. — C’est que nous avons beaucoup de malades en ce moment et que nous sommes plutôt à court de personnel… Je dois même dire qu’il règne depuis quelque temps, un esprit de mécontentement et de révolte qui m’inquiète. Les infirmières se plaignent de n’être pas assez payées.

Le Directeur. — On les augmentera s’il le faut. Tâchez de m’en trouver une de suite, à tout prix. Rien ne sera trop cher pour me débarrasser de ce pilier de sacristie. Dire que depuis des années que l’hospice est laïcisé, il ne s’est trouvé personne pour faire cesser un pareil scandale… Pauvre pays ! Vous m’apporterez le compte de cette malheureuse dès qu’il sera fait.

(Sort l’économe.)