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causaient des admirations profondes, mais il ne comprit jamais Milton. Il disait : « Virgile a fait la femme amoureuse, Shakespeare la jeune fille amoureuse, toutes les autres amoureuses sont des copies plus ou moins éloignées de Didon et de Juliette. »

Dans la prose française il relisait sans cesse Rabelais et Montaigne et les conseillait à tous ceux qui voulaient se mêler d’écrire.

Ces enthousiasmes littéraires avaient de tout temps existé chez lui ; un de ceux qu’il aimait à se rappeler fut celui qu’il éprouva à la lecture du « Faust ». Il le lut justement une veille de Pâques en sortant du collège ; au lieu de rentrer chez son père il se trouva, il ne savait comment, dans un endroit appelé le « Cours la Reine ». C’est une belle promenade plantée de hauts arbres sur la