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Arrivé à une fin de chapitre, souvent il se donnait un jour de repos pour nous le lire tout à l’aise, en voir « l’effet ». Il lisait d’une façon unique, chantante et dont l’emphase, qui au commencement paraissait exagérée, finissait par plaire extrêmement. Ce ne sont pas seulement ses œuvres qu’il nous lit ; de temps en temps il nous donne de vraies séances littéraires ; se passionnant aux beautés qu’il rencontrait, son enthousiasme était communicatif ; impossible de rester froid, on vibrait avec lui.

Parmi les anciens, Homère et Eschyle étaient pour lui des dieux ; Aristophane lui plaisait davantage que Sophocle, Plaute qu’Horace, dont il trouvait le mérite trop vanté. Que de fois lui ai-je entendu dire qu’il eût désiré avant tout être un grand poète comique !

Shakespeare, Byron et Victor Hugo lui