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relisait souvent la Bible. Ce verset d’Isaïe : « Qu’ils sont beaux sur les montagnes les pieds du messager qui apporte de bonnes nouvelles ! » lui paraissait sublime. « Réfléchis, creuse-moi ça, me disait-il, enthousiasmé. »

Païen par ses côtés artistiques, il était, par les besoins de son âme, panthéïste. Spinosa, qu’il admirait fort, n’avait pas été sans laisser en lui son empreinte. D’ailleurs, aucune des croyances de son esprit, en dehors de la croyance au beau, n’était assez solidement enracinée pour qu’il ne fût pas capable d’écouter et d’admettre même, jusqu’à un certain point, la manière de voir adverse. Il aimait à répéter avec Montaigne, ce qui était peut-être le dernier mot de sa philosophie, qu’il fallait s’endormir sur l’oreiller du doute.

Puis nous revenions à son travail de la