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aller de temps en temps respirer à sa fenêtre une large bouffée d’air, il y restait jusqu’à 7 heures. On dînait alors, et la causerie intime reprenait comme après le déjeuner. À 9 heures, 10 au plus tard, il se remettait avec empressement au travail qu’il prolongeait bien avant dans la nuit. Il n’était jamais plus en train qu’en ces heures solitaires où aucun bruit ne venait le troubler.

Il restait ainsi plusieurs mois de suite, ne voyant personne que Louis Bouilhet, son intime ami, qui, chaque dimanche, venait jusqu’au lundi matin. Une partie de la nuit se passait à lire le travail de la semaine. Quelles bonnes heures d’expansion ! C’étaient de grands cris, des exclamations sans fin, des controverses pour le rejet ou le maintien d’une épithète, des enthousiasmes réciproques ! Trois ou quatre fois par an, il allait à Paris passer