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le plus possible, disait-il, c’est le moyen d’apprendre à l’enfance. » Nous avions donc des cartes, des sphères, des jeux de patience que nous faisions et défaisions ensemble ; puis, pour bien expliquer la différence entre une île, une presqu’île, une baie, un golfe, un promontoire, il prenait une pelle, un seau d’eau, et dans une allée du jardin, on faisait des modèles en nature.

À mesure que je grandissais, les leçons devinrent plus longues, plus sérieuses ; il me les a continuées jusqu’à ma dix-septième année, jusqu’à mon mariage. Quand j’eus dix ans, il m’obligea à prendre des notes pendant qu’il parlait et lorsque mon esprit fut capable de le comprendre, il commença à me faire remarquer le côté art en toutes choses, surtout au point de vue littéraire.

Il jugeait qu’aucun livre n’est dange-