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bossue criant toujours contre ses marmots ; celle encore du docteur Billard et du père Couillère, maire de la commune, chez lequel on faisait des repas qui duraient six heures. En écrivant « Un cœur simple » il s’est rappelé ces années-là. Madame Aubin, ses deux enfants, la maison où elle demeure, tous les détails si vrais, si sentis de cette simple histoire, sont d’une exactitude frappante. Madame Aubin était une tante de ma grand’mère ; Félicité et son perroquet ont vécu.

Dans les dernières années, mon oncle avait un charme extrême à revivre sa jeunesse. Il a écrit « Un cœur simple » après la mort de sa mère. Peindre la ville où elle était née, le foyer où elle avait joué, ses cousins, compagnons de son enfance, c’était la retrouver, et cette douceur a contribué à faire sortir de sa plume ses plus touchantes pages, celles