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sur le sommet de son crâne une petite calotte de soie noire, il avait quelque chose d’un solitaire de Port-Royal.

Je le vois encore parcourant la terrasse de Croisset, absorbé dans sa pensée, il s’arrêtait tout à coup, croisait ses bras, se renversait en levant la tête et restait quelques instants les yeux fixés dans l’espace au-dessus de lui, puis reprenait tranquillement sa marche.

La vie à l’Hôtel-Dieu était régulière, large et bonne. Mon grand-père, arrivé à une haute situation médicale, donnait à ses enfants tout ce que l’aisance et une tendre affection peuvent apporter de bonheur à la jeunesse. Il avait acheté à Déville près Rouen une maison de campagne dont il se défit un an avant sa mort, le chemin de fer coupant le jardin à quelques mètres de l’habitation. C’est alors qu’il acheta Croisset sur les bords de la Seine.