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façon. Il conservait soigneusement toutes les lettres à lui adressées. J’en ai trouvé des caisses pleines.

Pensait-il qu’on en ferait autant à l’égard des siennes et que plus tard, le grand intérêt de sa correspondance, qui le révèle sous un jour si différent de ses œuvres, m’imposerait la tâche de la recueillir et de la publier ? Nul ne peut le dire.

Il a toujours apporté une régularité extrême au travail de chaque jour ; il s’y attelait comme un bœuf à la charrue, sans se soucier de l’inspiration dont l’attente stérilise, disait-il. Son énergie de vouloir, pour tout ce qui regardait son art, était prodigieuse et sa patience ne se lassait jamais. Quelques années avant sa mort, il s’amusait à dire : « Je suis le dernier des pères de l’Église, » et de fait avec sa longue houppelande marron et