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vation minutieuse des choses qui le faisait passer des temps infinis à se rendre compte du plus petit détail et ce goût de toute connaissance qui le rendait un érudit aussi bien qu’un artiste. Sa mère lui transmettait l’impressionnabilité et cette tendresse presque féminine qui débordait souvent de son grand cœur et mouillait parfois ses yeux à la vue d’un enfant. Mes goûts de voyage, ils me viennent, disait-il, d’un de mes ancêtres, un marin qui prit part à la conquête du Canada. Il était très fier de compter ce brave parmi les siens, cela lui semblait très « crâne », pas bourgeois, car il avait la haine du « bourgeois » et employait constamment ce terme, mais dans sa bouche il était synonyme d’être médiocre, envieux, ne vivant que d’apparence de vertu et insultant toute grandeur et toute beauté.

À la mort de M. Laumonier, mon