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par trop de travail et les privations d’une vie pauvre. Au lieu de rester quelques mois, le jeune médecin y resta toute sa vie. Les appels fréquents de ses nombreux amis, l’espérance d’arriver à Paris à une haute position médicale, espérance justifiée par ses débuts, rien ne le décida à quitter son hôpital et une population à laquelle il s’était attaché profondément. Mais au début, ce fut l’amour qui causa ce séjour prolongé, amour pour une jeune fille entrevue un matin, une enfant de treize ans, la filleule de Mme Laumonier, une orpheline en pension qui chaque semaine sortait chez sa marraine.

Anne-Justine-Caroline Fleuriot était née en 1794 à Pont-l’Évêque dans le Calvados. Par sa mère elle était alliée aux plus vieilles familles de la Basse-Normandie. « On fait grand bruit, » dit dans une de ses lettres Charlotte Corday, « du ma-