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Plein d’exubérance et généreux, il avait de chauds amis qu’il amusait extrêmement par son intarissable verve et sa bonne humeur. Ses mélancolies, car il en avait déjà, se passaient dans une région de son esprit accessible à lui seul et ne se mêlaient pas encore à sa vie extérieure. Il avait une grande mémoire, n’oubliant ni les bienveillances, ni les vexations dont il avait pu être l’objet ; ainsi il conservait pour son professeur d’histoire Chéruel une grande reconnaissance et haïssait certain pion qui, pendant l’étude, l’avait empêché de lire un de ses livres favoris.

Mais les années de collège furent misérables ; il ne put jamais s’y habituer, ayant horreur de la discipline, de tout ce qui sentait le militarisme. L’usage d’annoncer les changements d’exercices par le roulement du tambour l’irritait, et