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sa vie gardé pour Cervantes la même admiration.

Dans les scènes suscitées par la difficulté d’apprendre à lire, le dernier argument, irréfutable selon lui, était : « À quoi bon apprendre, puisque papa Mignot lit ? »

Mais l’âge d’entrer au collège arrivait ; il allait avoir neuf ans, il fallait à toute force savoir, le vieil ami ne pouvait le suivre. Gustave s’y mit résolument et en quelques mois rattrapa les enfants de son âge. Il entra en huitième.

Il ne fut pas ce qu’on appelle un élève brillant. Manquant sans cesse à l’observation de quelque règlement, ne se gênant pas pour juger ses professeurs, les pensums abondaient, et les premiers prix lui échappaient, sauf en histoire, où il fut toujours premier. En philosophie il se distingua, mais il ne comprit jamais rien aux mathématiques.