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vit rapidement ces trois contes et reprit ensuite « Bouvard et Pécuchet », lourde besogne sur laquelle il devait mourir.

Peu d’existences témoignent d’une unité aussi complète que la sienne : ses lettres le montrent à neuf ans préoccupé d’art comme il le sera à cinquante. Sa vie, comme l’ont d’ailleurs observé tous ceux qui ont parlé de lui, ne fut, depuis l’éveil de son intelligence jusqu’à sa mort, que le long développement d’une même passion, « la littérature ». Il lui sacrifia tout ; ses amours, ses tendresses ne l’enlevèrent jamais à son art. Dans les dernières années, regretta-t-il de ne pas avoir pris la route commune ? Quelques paroles émues sorties de ses lèvres un jour où nous revenions ensemble le long de la Seine me le feraient croire : nous avions visité une de mes amies que nous avions trouvée au milieu d’enfants charmants.