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des vieillards, ils s’amusaient à rêver ce qu’ils seraient un jour, et après avoir commencé gaiement le roman de leur existence supposée, tout à coup ils s’écrièrent : « Et qui sait ? nous finirons peut-être comme ces vieux décrépits qui meurent dans l’asile. » Alors ils avaient imaginé l’amitié de deux commis, leur vie, une fois retirés des affaires, etc., etc., pour ensuite les amener à finir dans la misère. Ces deux commis sont devenus « Bouvard et Pécuchet ». Ce roman, d’une exécution si difficile, découragea mon oncle à plus d’une reprise ; il fut même obligé de l’interrompre et, pour se reposer, il alla rejoindre à Concarneau, son ami le naturaliste Georges Pouchet.

Là-bas, sur les grèves bretonnes, il commença la légende de saint Julien l’Hospitalier, qui fut bientôt suivie d’« Un cœur simple » et d’« Hérodias ». Il écri-