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LISTE DES OISEAUX

143. Fratercula arctica, Puffin Sea Parrot.Le macareux arctique ou perroquet de mer. — Pas commun en montant jusqu’à la Pointe-des-Monts, mais abonde aux îles Mingan où il niche par milliers. (Nomade irrégulier vers le haut du Saint-Laurent. Tué un à Tadoussac en septembre 1906. N.A.C.).

144. Alle nigricans, Dovekie.Le mergule nain ou pigeon, petit guillemot. — En troupes très nombreuses durant certains hivers. Arrivent à bonne heure en décembre jusqu’en février. En d’autres hivers, où ils sont rares, ou il n’en vient pas du tout. (Le 20 octobre 1883 et le 28 octobre 1895 ont été jusqu’ici les dates les plus hâtives que l’on ait enregistrées de leurs venues. En novembre 1904, immigration excessive qui dura environ deux semaines. Ces oiseaux s’envolaient du côté de l’ouest. Pendant deux ou trois heures chaque matin, ils passaient en grandes bandes aussi vite qu’on pouvait les compter. Il en passa comme cela des millions durant ces deux semaines. N.A.C.).

145. Uria grylle, Black Guillemot, Sea Pigeon.Guillemot ou pigeon de mer. — Sédentaire commun. Niche non seulement ici, mais aussi sur les îles à l’embouchure de Saguenay, à cent-cinquante milles plus haut sur le fleuve Saint-Laurent. (Nid trouvé avec quatre œufs, le 10 juin 1889 à Godbout. N.A.C.).

146. Lomvia troile, Foolish Guillemot, Murre. — Le guillemot à ventre blanc ou marmette. — Comme le mergule pigeon, ce guillemot abonde ici parfois en hiver, pendant qu’en d’autres hivers, il ne s’en montre pas un. Gauche, insouciant, il n’a pas même l’instinct de se tenir à l’écart des chiens sur la grève. On l’appelle avec justesse, le fou de guillemot ; ses habitudes et son allure lui méritent bien cette désignation. Le fait est qu’il a l’air d’un parfait idiot, il part à la nage tout sur un côté, comme s’il avait une patte cassée ; regardera fixement un agresseur, d’un air distrait, sans même qu’il lui vienne à l’idée d’essayer de s’échapper. Bref, dans son ensemble, il est stupide et maladroit.

Durant l’hiver de 1875, ces oiseaux apparurent en si grand nombre que M. Comeau en tua environ un mille pour leurs plumes, et son chien en prit plus d’une cinquantaine. Ils étaient bien pauvres comme chair, d’aucuns n’étaient que des squelettes vivants ; beaucoup moururent, et la mer les jeta sur les grèves. (En ces quelques dernières années, il s’est fait des migrations extraordinaires de ces oiseaux,