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RIVIÈRES À SAUMON

Il n’en retirait pas plus de saumon qu’au temps où il achetait la rivière, plusieurs années auparavant.

Nous descendîmes de Québec une après-midi avec une superbe paire de chevaux, je m’en rappelle, qui lui appartenaient, et dans la soirée, j’inspectai l’embouchure de la rivière. Il n’y avait rien dans l’embouchure ni aux environs, pour empêcher le poisson d’entrer.

Le lendemain matin, à bonne heure, nous nous rendîmes en voiture jusqu’aux chutes, où l’on me procura un canot. En examinant la première fosse au pied des chutes, je trouvai le fond tout couvert de bran de scie et d’autres débris. En quelques endroits, il y en avait trois ou quatre pieds d’épaisseur, pour le peu que je remuai ce dépôt, il s’en dégagea une puanteur pire que celle d’un égout.

Les autres parties de la rivière, à partir de la chute jusqu’à la rivière proprement dite, n’étaient pas en aussi mauvais état, mais je remarquai, que sur la plus grande partie du parcours le fond était rocailleux. Il n’y avait pas dans toute la rivière un seul endroit convenable où vingt saumons pouvaient frayer. En allant aux renseignements, je découvris que tout ce bran de scie et les débris provenaient d’une scierie ou de scieries situées a Saint-Ferréol, audessus des chutes.

Ça n’était pas un renseignement très encourageant à donner à M. Smith ; cependant je lui dis que, dans mon opinion, la rivière ne pouvait être améliorée qu’au prix de grands frais. Je lui conseillai de la vendre, s’il n’était pas satisfait des conditions existantes ; c’est ce qu’il fit quelques temps après.

Son successeur reprit l’œuvre du ré-empoissonnement de la rivière sur une plus grande échelle, mais