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SERVICE DE LA POSTE

s’en tirer, et, le lendemain, rattrapper leurs sacs de matières postales. Cet accident arriva lors du dernier voyage de la saison, au milieu d’avril, et environ une demi-heure avant le lever du jour. Il m’arriva de me trouver tout près de là dans le temps, à faire la chasse aux oies sauvages. J’entendis le bruit qui produisit l’effet d’un moyen tremblement de terre, effraya les oies et les mit en fuite. Je retournai au bureau du télégraphe où j’étais de service. Peu de temps après les hommes arrivèrent et me racontèrent l’accident.

Au cours de ces dernières années, trois sacs ont été perdus, plutôt par manque de précautions que toute autre chose. Ils avaient été déposés pour la nuit dans un endroit peu sûr ; la marée et les glaces les emportèrent.

Il y a quarante ans passés, le poids total du courrier d’hiver était d’environ une centaine de livres. Aujourd’hui, en 1909, ce poids atteint six mille livres, et il en reste presqu’autant au bureau de poste de Québec se composant en majeure partie de colis, livres, calendriers etc.

En 1877, nous inaugurions le premier bureau de poste ici, et, depuis, nous avons eu un service régulier, hiver et été.

De quatre courriers d’hiver, nous sommes arrivés à dix, et notre service mensuel durant l’été est maintenant de trois par mois. Le chalutier à double pince, ou bateau de pêche, qui faisait le service entre Rimouski et la Côte Nord, aux anciens jours, a cédé sa place à deux steamers modernes.

C’est en toute réjouissance de cœur qui nous regardons tous ces progrès comme présages de prospérité croissante, dans cette partie si longtemps négligée de la province de Québec.