Page:Comeau - La vie et le sport sur la Côte Nord du Bas Saint-Laurent et du Golfe, 1945.djvu/322

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
318
SERVICE DE LA POSTE

pour éviter les mauvais endroits le long de la côte. Pour ces longs portages, si l’on pouvait avoir un guide on en prenait un, sinon, il fallait du mieux possible se tirer d’affaire.

Lors du premier voyage de McKenzie, ses gens se perdirent pendant deux jours dans le portage de Manitou, et Tom Flett, un Orkney, qui était du parti, se gela gravement les pieds. Une autre fois, tous les hommes passèrent à travers la glace en traversant la rivière Sheldrake (Bec-scie), si j’ai bonne mémoire et tous se seraient noyés, n’eût été la grande vigueur musculaire de Peter McKenzie. Il réussit à saisir d’une main un arbre ou des branches et, de l’autre, hala ses compagnons qui se tenaient accrochés à lui.

Pendant que je suis sur ce sujet, on me permettra de suggérer ce qu’il y a de mieux à faire en passant sur de la glace faible ou douteuse, lorsque l’on traverse une rivière ou un lac à bonne heure dans la saison. On se taille une longue perche que l’on porte par le milieu, si l’on est seul, et si l’on enfonce dans la glace, la perche servira d’appui, à raison de la grande surface qu’elle couvre, et l’on peut alors se hisser hors de l’eau. Quelquefois, on se sert de deux perches, si la distance est courte. Lorsqu’on est deux, chacun doit prendre son bout de la perche Ce truc a sauvé bien des gens. À moins que ce soit par un temps très froid, il ne faut pas se fier à la glace d’eau salée de moins de trois pouces d’épaisseur ; s’il fait très doux, même une glace de quatre pouces n’est pas sûre. Une glace d’eau douce de la moitié de cette épaisseur peut porter un homme de poids ordinaire.

Pour résumer, quelques années plus tard, nous eûmes un courrier mensuel d’été, par Rimouski, et aucun en hiver. Quand M. Markham Molson ouvrit la fonderie de Moisie, sa compagnie eut un