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CHASSE AU LOUP DANS LE WYOMING

couvée de ce que les gens du pays appellent perdrix bleue. C’était, en effet, des perdrix au plumage foncé, Tetras obscurus. Nous n’avions pas de fusil à plomb, mais avec mon révolver j’en tuai quatre, et je les attachai aux courroies de ma selle.

En arrivant au camp, je dis à Lannigan, notre cuisinier, que nous désirions les avoir pour déjeuner le lendemain matin. Je déposai ma selle près d’une boîte en dehors de la tente du cuisinier et je m’en allai attacher mon cheval au piquet au pâturage. Nous prîmes le souper, et peu après nous nous livrions au sommeil, car nous avions à faire une sortie de bonne heure le lendemain matin.

Vers 3.30 heures du matin, j’entendis notre cuisinier aller de ci de là. Peu après, il vint à notre tente nous demander ce que nous avions fait des perdrix. Je lui répondis qu’elles étaient attachées à la selle et que je ne leur avais pas touché depuis que je les avais mises à terre avec la selle. Il me dit qu’elles n’y étaient pas, et, m’étant levé pour aller voir, je constatai en effet que c’était bien le cas. Les cordes et leurs nœuds étaient intacts, mais les perdrix étaient parties. Il y avait çà et là des plumes éparpillées, indiquant que quelqu’animal nous avait volé les perdrix.

On nous prépara autre chose pour le déjeuner et nous partîmes, mais je jurai de ne pas être en reste de politesse avec le voleur, le soir même, si c’était possible.

Nous tuâmes un autre daim ce jour-là, et le baron tira deux coups de carabine sur un élan, dans le bois, mais le manqua. Je suivis ses pistes sur une certaine distance, comptant qu’il avait pu être touché, mais je ne découvris aucune trace de sang.

Tout ceci cependant, nous avait pris du temps, et ce ne fut qu’au moment de la brune, que nous fûmes