À mon retour de l’école
OUT déplaisant que j’avais pu me montrer à
l’égard des braves citoyens de Trois-Rivières,
grâce à l’attention et à la diligence que j’avais déployées
dans mes études, je m’étais acquis le bon
vouloir du magister. Le jour que je quittai l’école,
devant toute la classe, il me complimentait sur mon
application, et comme marque d’estime, avec ses
meilleurs souhaits, il me fit cadeau de six volumes ;
jusqu’à aujourd’hui, j’en ai pu conserver cinq. Leurs
titres étaient : History of the World, 2 volumes, par
Samuel Mounder, 1855 ; Comstock’s Physiology, 1853 ; Works of Dean Swift, par le Rév. John Mitford, 1850 ;
Chronicles of the Bastille, ouvrage qui venait de paraître,
1859 et, A Compilation of Natural History,
livre que j’ai malheureusement perdu dans l’incendie d’un de mes camps de trappeur.
Le 2 mai, je quittais Trois-Rivières pour retourner chez moi. Je devais rencontrer ma famille à la Baie de la Trinité où mon père avait décidé de se fixer. Il avait abandonné le service de la Compagnie de la Baie d’Hudson, à cause d’un différend survenu entre lui et un autre chef traiteur, et son objection à se rendre au désir de la Compagnie qui voulait l’envoyer reprendre son ancien poste de la rivière du Nord-Ouest.
Je fis un bien long et ennuyeux voyage en descendant.
En arrivant à Québec, j’appris qu’il ne devait pas y avoir de navire à destination de la Côte Nord avant le 20 mai, mais que si je voulais descendre à la Rivière-Ouelle, je pourrais avoir la chance de trouver une occasion de traverser, attendu qu’un M. Têtu, propriétaire de pêcheries au marsouin, sur la Côte Nord, devait