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TROIS AIGLES DORÉS

aigles dorés qui s’en venaient ensemble au vol, soit pour s’attaquer, soit pour s’accoupler ; c’était alors au commencement de mai. Saisissant de suite mon Sure Kill, je tirai juste au moment où ils allaient se séparer. Tous deux tombèrent. L’un avait été bien touché et tué raide, et un plomb avait d’aventure cassé une aile à l’autre.

Trois aigles dorés abattus dans environ autant de minutes, c’était une grosse revanche pour toutes les oies qu’ils m’avaient fait perdre.

Je repris mon poste quelques jours de plus, et, comme je ne fus plus dérangé par des aigles, je tirai dix-sept oies et fis une poule de cinq avec mon Sure Kill.

Voici les mesures de chaque aigle :

1er ailes déployées 5 pieds 11 pouces
2e ““ 6 pieds 7 pouces
3e ““ 6 pieds 9 pouces


Ces deux derniers étaient ceux que j’avais descendus d’un seul coup de fusil. Je n’avais aucun instrument pour vérifier le poids de ces oiseaux.

Le 7 mai 1895, telle fut la date de cet incident de chasse.

L’aigle doré n’est pas commun sur notre côte, mais l’aigle à tête blanche, Haliætus Leucocephalus, l’est. Tous deux sont la terreur des oies sauvages et des canards noirs. Lorsque ces oies et canards sont à la surface de l’eau, ils ne paraissent pas s’en occuper, mais s’ils sont accroupis sur la grève, ils prennent invariablement leur vol à l’approche d’un aigle. Je n’en ai jamais vu s’attaquer à un canard ou une oie non blessé et de pleine taille, mais il est tout à fait possible qu’ils tuent grand nombre de jeunes oiseaux. Ils tuent aussi plusieurs sortes de petits mammifères et les petits des gros mammifères. Ce sont des gloutons en règle, qui se gorgeront jus-