Page:Comeau - La vie et le sport sur la Côte Nord du Bas Saint-Laurent et du Golfe, 1945.djvu/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
279
MOYENS DE SE PROCURER DU GIBIER

n’auraient pas réussi à faire tomber la moitié de cette quantité. M’est bien avis que pareilles trappes peuvent être de grand service aux partis d’explorateurs dans les régions du nord.

On doit choisir des pointes de terre assez avancées le long d’une ligne de côte ou sur les lacs pour y tendre des trappes. Là où il n’y a pas d’arbres, on utilise un pieu ou une perche de pas plus de trois ou quatre pieds de hauteur. Dans les cas de nécessité, on peut facilement prendre des oiseaux aquatiques, tels que des oies et des canards noirs, en installant des trappes aux endroits où ils viennent chercher leur pâture ou encore sur les grèves où ils se rassemblent pour se chauffer au soleil. On peut aussi attrapper des goélands au moyen d’un appât auprès duquel on tend le piège, ou en l’attachant au plat. Les pêcheurs et les Indiens prennent souvent ces oiseaux-là en appâtant leurs hameçons d’un morceau de gras qui flottera. On emploie aussi généralement du foie de morue, mais tout autre corps gras, suffit, sur les bancs de sable, le frétin ou des moules, ou de fait tout autre aliment fait l’affaire.

La plupart des oiseaux de cette dernière espèce ne sont pas regardés comme comestibles ; on leur trouve un fort goût d’huile et de poisson, cependant, pareilles considérations n’importent pas devant un estomac affamé. Aux personnes qui n’en sont pas à ce point d’urgence, mais désirent varier leur menu avec un peu de gibier, je recommanderais ceci : bien nettoyer les oiseaux et les vider aussitôt que possible après les avoir tués ; les accrocher par les pattes en un endroit frais, si la température est au chaud, pendant quelques heures et même jusqu’à deux ou trois jours, mais pas plus longtemps, à moins qu’on ne puisse les faire geler. Quand la cuisine en réclame, enlever la peau et les parties grasses, et faire cuire