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PERDRIX ET AUTRES OISEAUX TERRESTRES

Aux îles Caribou cet hiver-là, on essaya des filets, mais ils n’eurent pas grand succès ; on en descendit bien plus à coups de fusil. Les Indiens les prennent souvent en tendant des collets autour de massifs de saules où les perdrix viennent manger. La méthode est tout à fait simple. On plante une petite branche dans la neige, on y attache une ficelle en nœud coulant on met un très léger appui en dessous pour tenir le collet en position, et, tout est prêt. En sautillant autour l’oiseau s’y prend, essaie de s’envoler en sentant le collet, et il ne fait que resserrer le nœud. Il se trémousse un peu, puis, tout est fini.

Comme le pauvre lièvre du nord, ils ont beaucoup d’ennemis, parmi lesquels, les principaux sont : les faucons, les hibous blancs et à aigrettes, le lynx, le renard, etc.

Nous n’avons pas d’autres oiseaux d’hiver qui vaillent la peine d’être mentionnés dans l’intérêt du sport, mais, aux migrations de printemps et d’automne, nous avons le courlis, diverses variétés de pluviers et la bécassine dans certaines localités. Les petits oiseaux de grève et les alouettes de diverses espèces sont communs. Il y en a parfois des légions là où il se forme des bancs de sable d’une certaine étendue, comme les battures de Portneuf, de Bersimis et de Manicouagan. On en abat à la douzaine d’un seul coup de fusil. Bien peu de gens du pays, si même il y en a, chassent la bécassine ; à leurs yeux, sa petite taille ne vaut pas une pincée de poudre. Comme il arrive fréquemment qu’ils ont à tirer non seulement un seul, mais plusieurs coups de fusil pour en faire tomber une, c’est leur opinion qu’il n’y a pas d’argent à faire avec cette espèce de gibier, et ils les laissent aux « gens de la ville ». C’est bien obligeant de leur part.