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CHASSE AU CANARD

en abattra ainsi dix, quinze ou plus. Je me suis laissé dire que d’un seul coup de fusil, quelqu’un en tua un jour cinquante-deux. Il y a des années, moi-même j’en tirai vingt-six d’un seul coup de fusil à pierre, jauge 24. On tient à portée un canot peinturé de blanc pour rattrapper les morts et achever les blessés.

Le canard à longue queue se tient rarement près du rivage, il ne cherche que les espaces d’eau libre entre les glaces, et ne reste pas longtemps en place. C’est par bandes énormes et presqu’à toute heure du jour que ces canards prennent leur vol aussi, y en a-t-il toujours quelques-uns de passage. Volant ou juchés, ils font un vacarme incessant. Ce sont les canards les plus turbulents que je connaisse. Ils sont très rapides au vol et endurent quantité énorme de cendrée. Si on ne le tue pas sur le coup, il est bien difficile après cela de les rattrapper. Pour la chasse d’hiver, les Indiens et la plupart des résidants se servent de plomb double B. C’est le plomb classique pour toutes sortes de fins. Quant à moi, je préfère le plomb No 4. Tirer d’un canot est presque le seul moyen de tuer un canard à longue queue. Le canot devrait toujours être peinturé de blanc, et le tireur et le pilote du canot devraient être vêtus de salopettes et coiffés de coton blanc, pour se confondre avec les environs.