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CHASSE AU CANARD

lons Moulters (canards en mue) ; ils restent tout l’été sur la côte du fleuve et du golfe saint-Laurent.

La méthode favorite des Indiens de chasser la macreuse est de s’embusquer à bord d’un canot, derrière un paravent de coton ou de branches de sapin. Dans ce cas-ci, ils couvrent l’avant du canot de branches de sapin qu’ils lient solidement avec de la bonne ficelle. Puis on coupe deux petits sapins d’un pouce ou deux de diamètre et de huit pieds de longueur. On en ébranche un d’un côté de façon à ce qu’il présente un plan uni. On le dépose à terre ; on met dessus les petites branches dont les têtes se déploient en éventail de chaque côté et les tiges s’appuient sur le petit sapin. On en dépose ainsi deux rangées environ sur toute la longueur. Quand ceci est fait, on pose l’autre petit sapin par-dessus les branches et on attache solidement les deux avec de la ficelle. Le tout forme un écran de deux pieds et demi de largeur. On introduit au centre entre les deux petits sapins un coin qui sert de mât court pour tenir le paravent en position ; celui-ci se trouve appuyé sur les plats-bords du canot. On laisse une petite ouverture à l’endroit le plus propice, pour l’observation seulement, le coup de feu se faisant par-dessus le paravent.

Cette sorte de paravent est utile à la chasse des oiseaux aquatiques de toutes sortes, et quand le canot est conduit par un bon rameur un homme qui s’y entend, on surprend les oiseaux même les plus farouches.

On ne peut avoir recours à ce procédé qu’en temps calme ou par une légère brise. Quand on n’utilise pas l’écran, on le met à plat dans le canot.

Ce mode de chasse tout excellent qu’il soit pour assurer le pot-au-feu, manque de piquant et les chasseurs de la place et les « gens de la ville », comme disent les indigènes en désignant Bob Me-