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QUE FAIRE UNE FOIS ÉGARÉ DANS LE BOIS

je donnerais plutôt, pour une de ces couvertes, six couvertures ordinaires de laine. Une paire de couvertures de quatre ou quatre points et demi, ancien style, de la Compagnie de la Baie d’Hudson pesait d’ordinaire environ quatorze livres. Une couverture de peau de lièvre de la même grandeur, pèse environ cinq livres. Il faut cent peaux de lièvre pour faire une couverte de mêmes dimensions. Mais, pour en commencer la confection, on n’en a besoin que de vingt-cinq, quitte à ajouter à ce nombre, à mesure que l’on peut se procurer les peaux.

Lorsque la peau d’un lièvre est enlevée, c’est la face interne qu’on expose à l’air, pour lui permettre de sécher dès qu’on l’a suspendue au dehors. Mise à sécher à la chaleur du camp elle devient raide et cassante. Il en est de même pour toutes les fourrures ; elles ne doivent jamais être exposées à la chaleur d’un feu ou du soleil. Les peaux sont humectées et étendues sur la tête arrondie d’un poteau qui doit être recouverte d’un enduit mou, pour faciliter la rotation de la peau.

Avec un couteau bien aiguisé, on la taille en lanières de la largeur d’un pouce, en procédant en rond, à partir de la croupe jusqu’à ce que l’on arrive à la tête, que l’on coupe alors et que l’on jette. Ceci donne une bande d’environ huit pieds de longueur par peau. Pendant qu’elle est encore tout fraîche et humide, cette peau est tordue à la façon d’une corde et mise de côté. Pour la rouler facilement, on en tient un bout, puis on fixe l’autre extrémité à un petit bâton rond, encoché à un bout à cette fin, et on enroule à l’aide des deux mains ou d’une main et la cuisse. Le tricot se fait sur les doigts de la même manière que les filets, et le travail terminé, on peut tout juste passer les doigts à travers les mailles.