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Que faire une fois égaré dans le bois



DANS tous les cas venus à ma connaissance de gens s’égarant dans le bois ou la prairie, j’ai toujours remarqué que ces gens-là erraient en rond par la droite, et, à moins qu’avec le temps ils arrivent à connaître leur position, ils retombent sur leurs propres pistes, et dans certains cas, les prenant pour celles d’autres gens, ils se mettent à les suivre. En pareilles circonstances, il arrive souvent que des points familiers n’ont pas été reconnus au passage.

Je me suis souvent demandé quelle peut-être la cause de tout cela. Est-ce dû à la frayeur ou à un état de surexcitation mentale ? Quoi qu’il en puisse être, chaque fois que quelqu’un constate qu’il s’est égaré, ce quelqu’un devrait, comme mon père me le dit un jour, garder son sang-froid, s’asseoir, faire du feu, et ne pas se mettre à courir ou à marcher jusqu’à épuisement.

La méthode de mon Indien, était la bonne, savoir : camper et attendre que le temps s’éclaircît, afin de s’aider du soleil, comme direction, si l’on n’a pas de compas. Si l’on rencontre une piste, en hiver, bien s’assurer que ce n’est pas la nôtre, avant de la suivre. Si l’on a un compagnon de camp, les directions susdites deviennent encore plus importantes, parce qu’alors vraisemblablement, il se mettra à notre recherche, et moins nous nous serons éloigné, plus de chances il aura de nous retrouver.

Mettre le feu à un bouleau est une bonne manière d’indiquer une position, par la vue et l’odorat. Dans des conditions favorables, on peut sentir la fumée de l’écorce du bouleau à des milles de distance. Ne vous débarrassez pas de votre sac et des provisions pour vous alléger ; si le gibier est rare, économisez, car vous