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PREMIÈRES ANNÉES

vieux chasseurs ne se servent pas d’autre plomb que du BB. De quinze à vingt grains de plomb, était considéré comme une bonne charge.

Avec pareille arme, il était surprenant de voir la quantité d’oiseaux de toutes sortes que je réussissais à rapporter à la maison ; bon nombre d’entre eux, cependant n’avaient pas qualité de gibier. On les abattait à la cendrée en ayant soin d’avancer en se traînant sur les mains et les genoux et en restant pendant des heures à l’affût. Que d’inquiétudes ma pauvre mère n’a-t-elle pas éprouvées à mon sujet, me croyant perdu dans le bois ou victime de quelqu’accident. Bien souvent mon père partit ou envoya quelqu’un à ma recherche. Dieu merci ! je dois dire que je n’ai jamais eu d’accident, grâce, tout probablement, au bon entraînement que j’avais reçu de mon père qui était lui-même excellent tireur, et amateur de chasse et de pêche. Plusieurs endroits où il avait l’habitude de faire la chasse et la pêche portent encore son nom.

J’avais atteint à peu près neuf ans quand nous eûmes à déménager à Mingan. Là, je rencontrai M. Peter McKenzie qui était alors le commis junior du poste, sportman passionné et très habile tireur. Que d’excursions nous fîmes ensemble ! En hiver, il y avait des milliers de perdrix blanches à deux milles du poste, particulièrement à l’embouchure de la rivière et autour de l’île, près de la chute Mingan. Il y avait aussi des perdrix de bois franc, mais elles étaient plutôt rares. Les perdrix de savane et les lièvres (lièvre ordinaire d’Amérique), victimes de nos coups de fusil ou que nous prenions aux collets, étaient en abondance.

Aux migrations du printemps et de l’automne, nombreux étaient les oiseaux de chasse tels que : oies,