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LE SAUMON ET SES MIGRATIONS

est désirable, pour des raisons que je ferai connaître, que la truite soit en quantité très réduite, on devrait permettre le libre usage de la seine pour en opérer la capture. De cette façon, si un saumoneau (Grilse) s’y faisait prendre on pourrait lui rendre la liberté, ce qui serait inutile et du gaspillage dans le cas d’un saumoneau suspendu mort dans un filet à truite.

Il existe bien d’autres manières de protéger le saumon, par exemple, encourager la capture du marsouin, noir et blanc. Ce sont les pires ennemis des gros poissons. Les loups-marins se livrent aussi au carnage, particulièrement à l’automne, quand le poisson est moins vigoureux, mais ces animaux-là, de même que la loutre, le vison et l’ours, ont par eux-même assez de valeur, pour y trouver un encouragement suffisant à leur faire la chasse.

Quelques oiseaux, cependant, qui ne sont pas d’utilité économique apparente, devraient être l’objet d’une petite prime, ne suffirait-elle qu’à payer le coup de fusil. Dans cette catégorie, je mentionnerai le martin-pêcheur, le bec-scie, le huard et l’orfraie (aigle-pêcheur).

Où le saumon hiverne-t-il ? D’où viennent donc les grandes bandes de saumons qui, au printemps, s’approchent des côtes du Saint-Laurent ? Où les saumons ont-ils passé l’hiver ?

Jusqu’à un certain point, c’est là encore tout un problème. On a lu de la prise occasionnelle d’un spécimen, à la ligne, par les gens de la flotte de pêche à morue de Terreneuve. Les tendeurs de filets a hareng de la baie Saint-Georges, en capturent parfois un égaré, dans leurs filets, en hiver. Le capitaine Adams, de Gloucester, célèbre pêcheur de maquereau, m’a dit que, de temps à autre, il prenait un saumon dans ses seines-bourses, lorsqu’il est à la pêche