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LES LOUPS-MARINS ET LEUR CHASSE

et de plus, le risque d’être atteint par des grains égarés de plomb SSG, venant d’un autre canot.

Je n’ai pas eu connaissance d’un seul accident à la Pointe-des-Monts, mais je sais que des chasseurs ont été blessés.

Il faut aussi faire soigneusement attention au temps, afin d’éviter de se faire surprendre par quelque tempête de neige ou quelqu’ouragan.

Ainsi donc, le lecteur peut voir que le sport offre une foule d’aspects variés qui le rendent intéressant mais obligent d’avoir l’œil ouvert.

L’un de mes jeunes frères et son associé, Chouinard chavirèrent en canot, il y a quelques années, à la chasse au loup-marin à deux milles au large de la Pointe-des-Monts. Ce fut par pur hasard qu’ils purent se sauver, leur canot ayant dérivé dans la direction d’un glaçon, sur lequel ils réussirent à grimper. Ils purent vider leur canot, et s’en revinrent au plus coupant à terre. Ils ne se portèrent pas plus mal de leur trempée, mais mon frère y avait perdu tout son équipement, y compris mon vieux « Grenner » de 8 de jauge, le Old Sure Kill, que je lui avais prêté pour l’hiver. Je pense souvent à ce vieux fusil et au sport qu’il m’avait procuré, mais, hélas ! comme McGinty, il repose aujourd’hui au fond de la mer.

À raison du bas prix de l’huile de loup-marin aujourd’hui, les chasseurs ne se livrent plus, comme spéculation, à la chasse du loup-marin en hiver. Il paraît aussi qu’il y a grande diminution dans le nombre de loups-marins harpe dans le Saint-Laurent. Le plus loin à l’ouest qu’il remonte le fleuve est vers la Malbaie. J’y en ai vu encore l’année dernière (1908).