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Les Loups-marins et leur Chasse dans le Saint-Laurent



NOUS avons dans le golfe et le fleuve Saint-Laurent six espèces de loup-marin, dont cinq y résident habituellement, c’est-à-dire, que malgré leurs migrations, on en trouve toujours des représentants ici, à cœur d’année. Ceci, je le dis sans faire d’hypothèse, mais d’après mes observations et mon expérience personnelles. Voici une liste de ces espèces

Phoca vitulina, loup-marin ordinaire de grève ;

Phoca grœnlandica, loup-marin harpe ;

Phoca fœtida, flœ rat ou loup-marin zébré ;

Halichœrus grypus, loup-marin hippocéphale ou loup-marin gris ;

Cystophora cristala, loup-marin mitré ;

Erignathus barbatus ( ?), loup-marin à nageoires carrées. Celui-ci est le nomade de nos eaux ; c’est aussi le plus rare. Je ne l’ai jamais vu en été. Je n’en tirai que deux durant les hivers que je passai à la Pointe-des-Monts, à faire la chasse au loup-marin, et je n’ai vu que les dépouilles de trois ou quatre autres.

C’est l’un des plus gros de nos loups-marins ; sa taille égale presque celle du loup-marin mitré, mais il s’en distingue facilement par une couleur jaunâtre particulière, et par la petitesse de sa tête comparativement à celle des autres loups-marins. Je n’ai jamais vu ici un petit de cette espèce et je suppose qu’ils s’accouplent et se multiplient plus au nord.

Les deux que je tuai étaient des mâles, mesuraient environ huit pieds de long et étaient très gras. Il pesaient probablement sept ou huit cents livres chacun. Vu à distance, ce loup-marin est facilement reconnaissable à sa façon particulière de se tenir à l’eau tout le dos à l’air ; ce qui lui donne l’apparence